Les tours s'envolent dans la brume et étincellent de mille feux sous les rayons brûlants du soleil, trouble et puissant, qui flamboie à travers un nuage toxique qui plane au-dessus de la baie de feu. Ici, les étages se perdent dans les hauteurs, se dispersent dans la canicule et viennent crever l'horizon vertical. Ce sont des centaines d'appartements qui sont regroupés dans ces colonnes de verre et, si pour certains, l'altitude déplaît, pour d'autres, elle est salvatrice. De nombreux jardins ont été aménagés au gré des étages et façonnés par des artistes de talent. Les arbres ont pris des formes originales, et les propriétaires de ces plateformes végétales en lévitation peuvent se prélasser dans des bassins formés à même leurs terrasses. Pauvres ou riches, ils partagent des habitations toutes entièrement aménagées qui offrent à tous du confort et de l'exotisme.

Coupole de verre, les sons et musiques d'antan s'élèvent dans l'immensité de la grande place. On y voit des hommes et femmes d'un âge avancé s'entretenir sur les marches, ou encore s'installer sur un banc pour entendre les murmures de leurs souvenirs brisés. Ce théâtre est éclairé d'une vive lumière, et le soleil qui s'y reflète à sa surface fait briller de mille feux son dôme translucide. A l'intérieur, les sièges de velours rouge et les bordures dorées accueillent les spectateurs pour des ballets et des pièces de théâtre. Si dans cet édifice créé lors de l'ascension de Phoenicia, l'on prône la liberté d'expression, le Capitol appose son droit de veto sur toutes œuvres qui seraient illustrées face à un public sans accord préalable. Dans les autres salles comblées d'œuvres d'art et de peintures récupérées du Tombstone, les hommes et femmes s'y rencontrent lors de galas prestigieux et de réunions d'affaires.

Cet établissement découpé en quatre parties, détient l'un des plus grands centre médicaux de Phoenicia ainsi que l'une des plus historiques bibliothèques de l'époque. Ici, savants, chercheurs et scientifiques, travaillent pour améliorer le quotidien des habitants du No Man's Land et travaillent en étroite collaboration avec les chercheurs et ingénieurs du Capitol. Désireux d'accroître les connaissances de la société, ils se consacrent à leur travail de jour comme de nuit, ce bâtiment est illuminé sans interruption. C'est aussi dans cet édifice que des expériences sont réalisées chaque jour sur des animaux afin d'éradiquer définitivement le problème des radiations. Certains disent même que les animaux ne seraient pas les uniques cobayes à être utilisés dans ces lieux...

L'hôtel Hilton a été renommé de la sorte afin de rappeler la grande lignée des hôtels de la compagnie, développée au fur et à mesure des années. Dans un cadre enchanteur, les voitures luxueuses s'y arrêtent pour déposer de riches hommes et femmes de pouvoir, tandis que les portiers leur ouvrent les portes imposantes pour se rendre dans le hall d'entrée, élégamment décoré de fresques religieuses, orné de lustres, de statues et de colonnes de marbre blanc. L'élégance intemporelle transporte les invités dans des univers tous différents en fonction de chaque suite. Ici, c'est un voyage au coeur de la nature, du luxe et des cultures qui ont autrefois fait toute la diversité de l'ancien monde. Le propriétaire de l'hôtel aurait même un tigre comme animal de compagnie, qui le suivrait partout.

Dans une cacophonie de bruits et de talons recouvrant le sol marbré, la gare d'Hesperia s'étend sur près de deux kilomètres afin d'accueillir les habitants des trois zones. La gare est séparée en trois lieux distincts en fonction de votre lieu de provenance, et les univers sont divergents en conséquence. Mais, une fois sortis de leur zone de confort et des trains futuristes, tous se mélangent au contrôle des pièces d'identité afin de garantir leur accès à la ville. Une grande horloge court sur le mur principal qui fait face aux départs, mais son aiguille ne cesse de reculer, et malgré des travaux de rénovation importants, elle n'a jamais pu être restaurée.

Une fois la porte passée, on n'entends plus que le clapotement des claviers et les talons qui gravitent sur le carrelage. Murs immaculés, fumées de cigarettes nerveusement recrachées aux quatre coins, l'immense open desk offre la vue de centaine de collaborateurs rédigeant articles, brèves et nouvelles, tous se battant pour obtenir des exclusivités et des autorisations pour des reportages juteux. Le journal de Phoenicia regroupe les journalistes, reporters et photographes les plus talentueux de Phoenicia. Dirigés par un rédacteur en chef tenu par des obligations envers le Capitol, ils essaient de se montrer le plus neutre possible. Certains journalistes ont pourtant relâché leur attention et soulevé des polémiques sur la politique actuelle. Ainsi, ils ont été, avant même la publication de leur article, emmenés au Capitol par les pacificateurs de Millard afin de répondre de leurs actes. L'atmosphère y est souvent oppressante malgré l'univers guindé qui s'en dégage, car c'est une guerre qui fait rage entre les employés afin de s'élever et investiguer sur l'affaire de l'année.

A travers la ville, un chemin se fond finalement à travers le bitume grisonnant. Le sol se recouvre de couleurs tandis que du violet se découpe sur le béton au fur et à mesure que vos pas vous mènent à travers le centre des affaires et les bureaux. Bâtiments surélevés aux différentes facettes, un artiste de génie a disposé chaque entreprise dans des formes géométriques futuristes. Certains bureaux forment un triangle, d'autres encore, s'élèvent tels des serpents jaillissant des profondeurs quand certains, forment une vague jouant avec la ligne d'horizon. Pour sublimer ces étranges sculptures, le sol a été recouvert d'une peinture violette sur laquelle s'étendent les mots de toutes les générations d'enfants qui y ont inscrit leurs projets pour l'avenir, formant ainsi un motif graphique le long des chemins menant aux différents bureaux. Ce lieu de travail et d'échange accueille ainsi des travailleurs, cadres et PDG qui ont, petits, inscrits leurs ambitions sur le sol pourpre, qu'elles se soient réalisées ou non.

Pour tous les âges, l'attraction particulièrement choyée des habitants du No Man's Land se trouve être cet auditorium de plusieurs étages dans lesquels enfants, adolescents, étudiants et adultes se livrent à des batailles au milieu de la jungle avec des peaux rouges, ou tentent de sauver leur vie à travers les forêts denses pour échapper aux griffes d'un dinosaure, tandis que d'autres encore essaient d'échaper à la hache d'un forcené. Certains préférons les salles de cinéma où, attachés sur un siège, ils parcourront une piste de ski de haut niveau pour se souvenir de ces sensations oubliées, ou ils découvriront le monde des mers. La réalité virtuelle a pris forme dès le début de Phoenicia et, rapidement, s'est accrue afin de pouvoir en faire profiter petits et grands. Tout est possible dans ces salles, il suffit d'utiliser le masque adéquat. La pièce changera d'ambiance, de lieu et de temps et il suffit de se prêter au jeu pour y croire et ne plus reconnaître sa propre réalité. Il se pourrait même que le jeu se retourne contre ces fanatiques de l'illusion...

Echarpes nacrées en soie, ceintures de cuir, bottines en daim et sacs à main de la toute dernière collection : voici les nouvelles Galeries Lafayette, bien connues pour leur sens subtil de la mode et leur style incomparable, pour faire vivre à leurs clients une journée féérique au pays des plus grands artistes et modélistes. Au premier étage, on y retrouve l'odeur typique des parfums qui se mélangent et qui se propagent dans l'espace flamboyant de pierres et broderies accolées aux voûtes qui s'effilent vers un plafond à l'immensité folle. Des empilements d'arc de cercle où l'on y retrouve, les parfumeurs, décorateurs tendances, les bijoux et montres, l'étage des sous-vêtements, de la haute couture, des boutiques modestes et même des chaussures et maillots de bain. Lorsque le soleil ne tape pas trop fort, la terrasse s'ouvre au dernier étage et offre une vue imprenable sur le No Man's Land, tout en ayant l'opportunité de prendre un café ou un remontant après une longue journée shopping, ce sport national et émérite. Le soir, la terrasse reste ouverte pour les adeptes des soirées intimes où des Djs vous accueillent toute la nuit autour d'un verre de vin et d'un brin de musique.

Une voie vertigineuse au travers des plus grands buildings jamais construits, des rayons de lumière qui traversent la nuit et brisent la voute céleste à une vitesse apocalyptique : bienvenue sur la tyrolienne. Immense câble de braise qui a vécu des jours bien plus heureux, il accueille les plus vaillants et fait souvent office un rituel pour se faire offrir une place choyée dans les diverses bandes de la cité maudite. Le parcours s’étend d’une extrémité à l'autre d'Hesperia City. Au sommet d'un immeuble, les plus braves et amoureux des sensations fortes se jetteront du haut de la terrasse pour se lancer dans une traversée vertigineuse à travers les logements de la ville et leurs somptueux jardins, le Main Square et ses colonnes herculéennes, passeront au-dessus du Stadium, et finiront leur course vers le Throat of Death afin d'y décrocher leurs ailes pour briller de fierté.

Aussi communément appelée la rue de la soif, elle s'étend sur une longueur d'un kilomètre. Ici, pas de doutes, il est bon de s'y retrouver en journée comme en soirée pour prendre un café ou bien plus encore, célébrer tous les évènements possibles et imaginables, pourvu que l'alcool coule à flot. Des bars et cafés se succèdent dans cette rue pavée où seuls les piétons ont l'autorisation d'accès. Des boîtes de nuits s'illuminent aux étages des établissements et les groupes d'amis s'y pressent afin d'y observer les derniers matchs qui se déroulent à l'Hesperia Stadium. De nombreux supporters s'y promènent aux couleurs de leur équipe et il arrive souvent que deux groupes en arrivent aux mains.

La grande place principale arbore une grande fontaine dans laquelle les passants y jettent leur pièce pour faire un vœu. Encadrée d'un jardin magnifique, les arbres et fleurs colorent cet espace verdoyant, surplombé de colonnes qui sont illuminées par de petites lumières bleutés lorsque la clarté du jour vient à disparaître au gré de la nuit. Espace romantique et feutré, Main Square est réputé pour ses boutiques qui le longent, mais aussi sa banque prestigieuse. Au centre, on y distingue les drapeaux réunis du Tombstone, du No Man's Land ainsi que celui du Capitol et de l'Eden. Régulièrement, un grand panneau publicitaire affiche les messages de propagande de Millard Hoover.

Dans les entrailles de la terre, au beau milieu des roches qui traversent Phoenicia, ces souterrains sont d'anciennes mines dans lesquelles travaillaient enfants et hommes meurtris afin d'y soutirer joyaux et pierres pour les maîtres des lieux. Aujourd'hui, ces grottes ont été abandonnées et des kilomètres de trous noirs s'étendent à travers les sols pour mener l'on ne sait où. L'entrée est strictement interdite, et les éboulements sont nombreux lorsque les opportuns décident d'emprunter ces gorges de l'enfer pour y dénicher un passage vers l'au-delà. Aujourd'hui, ces tunnels sont utilisés majoritairement comme échappatoire et cachette contre les nombreuses inquisitions du Capitol, et sont aussi gorgés d'humidité, ce qui laisse entrevoir l'espoir d'obtenir une nouvelle source d'eau potable.

Qui n’a jamais rêvé de faire partie du club le plus élitiste et secret de tous les temps ? Tout le monde le connaît mais personne n'a réussi à obtenir l'identité de ses membres, et pourtant, tout le monde aimerait se presser dans son antre. Si vous recevez une carte sous votre porte, prêtez-y attention : elle est le Saint Graal suprême. Ornée d'une rose blanche, elle offre les clés de la maison dont personne ne connaît le propriétaire. Quoi qu'il arrive, riches ou pauvres sont conviés en fonction de ce qu'ils ont fait et prouvé dans leur vie. Si cela ne plaît que rarement au Capitol - qui n'a aucune portée sur cette bien étrange villa - les invités dotés de leur pass s'y retrouvent afin de faire la fête sans concession ni aucune limite. Elle détient trois piscines et deux jaccuzzis. On dit que certaines pièces secrètes mèneraient dans les tunnels du Tombstone, et que les tableaux représenteraient des scènes de l’Histoire de Phoenicia. Son propriétaire serait également une ancienne amie de Millard Hoover, qui aurait été bannie des années plus tôt…

Cette jeune entreprise regroupe les noms des deux hommes qui ont décidé de s’associer pour défendre les droits des habitants de Phoenicia. Si la justice restait particulièrement étriquée et que les droits des citoyens semblaient bafoués par la Faucheuse, Teodor Angueloff et André Carvendish-Dickens ont décidé de remédier à ces injustices et de monter leur propre cabinet d’avocats. Aujourd’hui, les lettres d’or de leur fleurissante entreprise, brillent sur la façade de l’une des plus hautes tours de la ville de l’espoir, au cœur du centre d’affaire du No Mans Land. Pourtant, si beaucoup pensent à une lueur d’espoir et que l’un semble mettre tout son honneur à sa cause, pour le second, c’est un pacte avec le diable, une manière comme une autre d’assurer le spectacle, de détrôner le roi sur un grand jeu d’échiquier où il se livre, avec la justice du Capitole, à de vifs débâcles par plaisir d’être animés un peu plus que d’ordinaire. Mais peu importe les motivations de chacun, de brillants avocats toquent chaque jour aux portes vitrées de ce cabinet réputé pour y obtenir une place et briller pour défendre ou pour jouer l’acteur d’une belle pièce de théâtre, dont la conclusion est peut-être même, déjà définie…